Une saga familiale arcueillaise, celle des Sainctot et Vizé.

Nicolas de Saincot

Dans son étude sur le domaine Laplace, Henri Toulouze ne s’est volontairement pas attardé sur les  Sainctot, qui furent seigneurs de Vémars-en-France et de Lardenay, et propriétaires d’un domaine à Arcueil, celui qui deviendra le parc Laplace. Cette famille méritait une recherche particulière. C’est ce que j’ai réalisé en cherchant à connaître les premiers propriétaires du domaine mais aussi l’origine du titre nobiliaire « seigneur de Lardenay ». Dans sa monographie sur Arcueil et Cachan, L.L Veyssière écrivait
(p 102) : « C'est d'abord Pierre de Sainctot, Trésorier des finances, qui détient la seigneurie ; il meurt en 1642 ; c'est ensuite Jean-Baptiste Sainctot, sieur de Vimars, conseiller du Roy et gentilhomme ordinaire de sa Chambre ; il décède en 1652 ; puis Nicolas de Sainctot, Maître de cérémonies, mort en 1655, et enfin un second Nicolas, Introducteur des Ambassadeurs, décédé en 1713 à 81 ans ; c'est le dernier de ce nom à avoir été seigneur d'Arcueil. Le domaine est ensuite passé au Président Pierre de Lisle puis à sa veuve Aîmée-Louise de Bouchavant. C'est Pierre de Lisle qui fit construire la belle et confortable demeure que l'on qualifia de château. » 

Pierre de Sainctot, trésorier des finances à Tours, mort en 1642, ne fut pas le premier de la famille à détenir la propriété. Ce fut son grand père maternel Claude Vizé (1528-1574), marchand mercier parisien, qui acquiert à Arcueil à partir de 1557 une ferme, des vignes et du prieur de l'abbaye de Saint-Denis de l'Estrée un pré au lieu dit Arthenay (Lardenay). La propriété passe à ses "hoirs" puis apres partage, en 1588, au gendre de Claude Vizé (1528-1574), Pierre Sainctot, décédé en 1639, marchand drapier, bourgeois et échevin de Paris, anobli par Henri IV. Ce sont les fils de Pierre et Anne Vizé, Pierre, Jean-Baptiste, Nicolas I de Sainctot et Étienne qui en hériteront et prendront le titre de seigneurs de Lardenais. Nicolas II de Sainctot, le dernier de cette famille, qui fut propriétaire à Arcueil, est le fils de Nicolas I, lui-aussi maître de cérémonies ; il sera maître de cérémonies et introducteur des ambassadeurs sous Louis XIV. La propriété d'Arcueil est alors une ferme située dans le village à proximité de la Grande Rue. Elle deviendra château avec le Président Pierre-Louis Thomas de L'Isle décédé en 1720 et son épouse Anne-Françoise-Louise Boucherat, nièce du chancelier Louis Boucherat, décédée en 1740. Celle-ci est la demi-soeur utérine de Simon-Emérit de Vizé, dont le père Simon de Vizé, trésorier de France dans la généralité de Soissons, décédé en 1667, est le cousin issu de germain de Nicolas II de Sainctot. 

C'est par Nicolas II de Sainctot, maître de cérémonies et introducteur des ambassadeurs, que j'ai commencé cette saga arcueillaise. Vous découvrirez ensuite Pierre et son épouse Marguerite de Vion qui sera la maîtresse du poète Voiture, Jean-Baptiste, Nicolas I et Étienne de Sainctot, seigneurs de Vémars et de Lardenais, puis leur grand-père Étienne (1524-1611) et sa descendance dont Pierre Sainctot, leur père, tous deux marchands drapiers et bourgeois parisiens, et enfin le marchand et bourgeois de Paris Claude Vizé, à l'origine de la propriété et du titre nobiliaire, et sa descendance Vizé. J'ai conscience que cette saga familiale est longue mais elle mérite que l'on s'y attarde. Aussi, profitez bien de vos longues soirées d'hiver pour prendre plaisir à lire cette histoire comme j'ai eu plaisir à l'écrire. 

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